Opéra Garnier
Play, d’Alexander Ekman
J’étais hésitante en réservant mes places d’abonnement…
Et puis, la curiosité l’a emporté !
Et ce fut une révélation !
Et déjà, envie d’y retourner !
Je ne connaissais pas ce chorégraphe contemporain, un suédois au regard teinté d’humour, habité d’une vraie de joie de vivre.
Son style est très personnel, mélangeant un esprit théâtral, et un vocabulaire à la fois classique et contemporain. Ce n’est ni de la danse classique ( quelques passage en tutu pour le clin d’œil, des pointes à l’occasion, une chorégraphie sensuelle, des gestes coulés ) ni de la danse contemporaine dans l’esprit de Pina Bausch ( quelques courtes réminiscences cependant, des scènes de groupes en troupeau, des cheveux en crinière, des cris rauques qui marquent les gestes hachés ), c’est encore autre chose…
Ekman crée un univers onirique et poétique, qui m’a parfois fait penser aux spectacles de James Thérée, profondément joyeux, extrêmement esthétique ( ah, ces silhouettes à la Bardot années 50, qui dansent pied nus en faisant tournoyer leurs jupes plissées, quelle élégance !), porté par une musique jamais dissonante, mais forte, qui laisse place aux murmures, passant du psychédélique au jazz, au classique, aux bruits de pas sur le gravier ou, de balles qui glissent en cascade sur la scène.
Un fond sonore riche et varié, qui commence par un joyeux morceau de saxo, se poursuit par le chant rauque d’une cantatrice noire…
L’espace est sans cesse mouvant, habité de vide ou de structures cubiques qui s’élèvent dans le ciel et deviennent nuages, de femmes bulles, de crinoline gigantesque, de cosmonaute au ralenti, ou de balles vertes qui , tel un roman de Murakami, tombent en pluie de petits pois, lesquels deviennent mer, et dans laquelle on nage avec une joie d’enfant libre.
On a le sentiment de pénétrer dans une toile de Dali, ou de Magritte, de pénétrer, comme le souhaite Alexander Ekman, « dans des mondes que l’on avait jamais vu auparavant »…
Le programme évoque « un spectacle surprenant, porté par un rythme entraînant, et une énergie communicative ».
Il résume parfaitement mon ressenti.
( Pour info, la première était hier, 6 décembre, et le ballet est à l’affiche jusqu’au 31 décembre. Un couple, derrière nous, avait pris des places au dernier moment. Les corbeilles de coté , 2ème rang, sont très abordables: foncez ! ).